« Pépère et mémère Gislard »
Mes grand-parents maternels
L’amour des animaux et le sens des valeurs.
St Germain s/sèves Le 15-4-46 Cher Jean Baptiste Deux mots ce soir pour vous J’ai espoir que vous vienderais de Simonne Fréret |
Pépère et mémère, c’est comme cela que l’on appelait nos grands-parents à l’époque cela n’avait rien de péjoratif, au contraire c’était affectueux. Mais les temps ont changé cela me choquerait si mes fils appelaient mes parents « pépère et mémère ».
Mes rapports avec mes grands-parents étaient relativement distants, même s’il y avait de l’affection. De nos jours, les papys et mamys sont très câlins avec leurs petits-enfants.
Mon grand-père était d’un tempérament calme, tolérant et serviable. Bref un homme gentil très apprécié par son entourage.
Je l’ai rarement vu se fâcher. Il aimait beaucoup les animaux ainsi que maman (maintenant on sait d’où vient cette passion …) mais n’hésitait pas à partir avec son fils à la chasse au sanglier et au lièvre (ce qu’il préférait) Je n’ai jamais compris ce paradoxe. Mais il fallait bien qu’il nourrisse sa famille.
Je me souviens de mon grand-père en train de faire des ruches en osier pour ses abeilles. Ca m’impressionnait, j’aurais bien aimé qu’il m’apprenne mais je n’ai jamais osé lui demander comment faire.
Ma grand-mère, avait le caractère bien trempé, je dirais plus impulsive mais avec le sens de l’humour. Tiens c’est marrant ça me rappelle quelqu’un… C’est également elle qui déclara sa flamme à mon grand-père en 1946… Hum on dirait que c’est de famille !
Dans la famille, les femmes ont du tempérament à revendre, ont tendance à porter la culotte et ça dure depuis pas mal de générations… 🙂
Cette photographie doit datée de 1955
de gauche à droite : mon grand-père Jean-Baptiste Gislard, ma grand-mère Simone Fréret avec dans les bras Jean-Pierre (Pierrot) le petit dernier et Louise.
Et par ordre de grandeur : Bernadette (maman), Yvette, Marie-Jeanne (Jeannette), Solange et Danielle.
Le bon gros bébé joufflu à gauche c’est maman.
C’est elle également sur cette photo qui âgée de deux ans tient sa petite soeur.
Mon grand-père Jean-Baptiste Gislard
(19/08/1912 – 20/04/1984)
Ouvrier agricole, Garde Champètre, Agriculteur.
Jeune, il voulait devenir mécanicien. Mais la terre avait plus de valeur à cette époque. Donc il devint agriculteur comme tout le monde…
Il fut marqué par les deux guerres. Son père fut tué lors de la première guerre mondiale alors qu’il n’avait que 3 ans, quand à lui, il fut fait prisonnier lors de la seconde et subit les geôles de la Prusse Orientale. Il y était vêtu de peaux de lapin et se nourrissait de soupes d’orties (c’est le souvenir que j’ai). Il n’en sortira qu’à la fin de la guerre.
Jean-Baptiste Gislard pour le service militaire
Prêt à partir pour le front ?
Il avait 28 ans en 1940.
Ma grand-mère Simone Germaine Françoise Fréret
(09/02/1918 – 13/07/1996)
Agricultrice
On l’appelait « Mémère Gislard » et ma petite soeur Stéphanie l’appellera plus tard « Mamie au petit chien » à cause de sa petite fox terrier « Finette »
Orpheline de mère tout bébé (sa mère est morte en couche à sa naissance), son père ayant à charge 6 enfants se remaria peut de temps après et confiera Simone à sa mère et à son frère qui n’avait pas d’enfant. Simone est donc élevée par sa grand-mère Marie Lefèvre et par l’oncle Hyppolite et sa femme Virginie.
En 1989 Inauguration de la Stèle du Gué de la Petite Eau, à Saint-Germain-sur-Sèves (Seves Island), construite par la commune, sur un terrain offert par Mme Simone Gislard.
site : http://normandy44-90div.us.pagesperso-orange.fr/oldsite/france/2-henrilevaufre.htm
Je me souviens…
- de la grande ferme de Gorges où les Noël on se réunissait tous en famille,
- du grand houx décoré dans la cuisine qui servait de sapin.
de la grande chambre commune avec les trois grands lits avec des matelas de laine dans lesquels on dormait tous, - des prières du soir avant de nous coucher,
- des parties de fou rire avec mes cousins dans les bottes de paille,
- de la petite cabane en bois près du grand cerisier,
- des vieux vélos pour les balades,
- de l’ancienne robe à maman que j’avais mise : une petite robe rose des années 60 très moulante. Pourtant mince, j’ai eu du mal à rentrer dedans !
- de la vieille voiture de grand-père sans roues et posée sur des billots de bois,
- de mon grand-père partant à la chasse son fusil sur l’épaule,
- de ses deux magnifiques chiens de chasse qu’il s’était fait volé. Leur disparition l’a beaucoup attristé.
- de tonton Pierrot rentré un jour de chasse en larmes car il avait tiré accidentellement sur sa petite chienne fox-terrier Finette qu’il adorait. Heureusement que maman, infirmière, était là. Elle lui a retiré les plombs du corps un a un. Plus de peur que de mal.
- de mon oncle encore qui s’était blessé à la main en coupant du bois avec la tronçonneuse. Et de maman qui lui refaisait les pansements. Rien de grave mais cela aurait pu être pire…
- nous les gamins nous adorions tonton Pierrot car il était toujours en train de déconner,
- des poulets que l’on plumait, du cochon que mon grand-père et mon oncle avait tué (qu’est-ce que cette scène était dure…)
- les paupiettes, les saucisses, le boudin que ma grand-mère et mes tantes préparaient,
- le jambon que l’on salait et enroulait dans un torchon et qui était ensuite accroché dans la grande cheminée,
- de la soupe à l’oignon avec les gros morceaux de pain à soupe (j’adorais ça !),
- des châtaignes dans la cheminée,
- des morceaux de pain que l’on grillait dans la cheminée pour le petit déjeuner,
- de la grande salle commune avec sa grande cheminée, la grande table en bois et le sol en vieilles tommettes pas très droit,
- des animaux de la ferme,
- de la traite des vaches avec maman,
- des ruches faites par grand-père (vannerie) et des abeilles,
- du Jarre qui cherchait à nous pincer les mollets,
- de la petite cabane au fond du jardin (les toilettes), pour y accéder il fallait rentrer dans le jardin de la mamie qui habitait à côté et qui était la propriétaire des lieux. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir croisé. Plus tard, mes grands-parents eurent une vraie salle de bains. C’était marrant cette cabane tant que l’on n’avait pas d’envie pressante la nuit !