Mes grand-parents paternels : Famille Déméautis – Barbey

« Pépère et mémère Déméautis » (d’mioti)
Mes grand-parents paternels

S’impliquer et se battre pour une cause juste même si c’est dangereux,
esprit entreprenant et douceur maternelle.

André Déméautis & Madeleine Barbey

Deux tempéraments radicalement différents : d’un côté la force et la pugnacité
et de l’autre la douceur maternelle.

Ayant découvert la photo, je l’ai trouvé très beau et lui en fait la remarque.
Il m’a dit : « C’est ce que ma dit ta grand-mère et c’est pour ça qu’elle m’a épousée ! »
A 97 ans, il avait toujours autant d’humour !

A 26 ans, il devient chef de famille à la mort de son père et prend en charge avec sa mère Zelia, ses 5 frères cadets : Georges, Adolphe, Edouard, Roger et Marcel et leur trouve du travail.

Ce qui le caractérise, une grande force de caractère et le sens de l’humour.

Lors de l’occupation allemande, déjà père de famille, lui et un de ses frères entrèrent dans la résistance avec le groupe Action. Ils n’hésitèrent pas à camoufler des explosifs dans le hangar. Un jour il me confia qu’ils cachaient des armes à feu dans les pots de lait et qu’ils les passaient ainsi sous le nez des allemands qui se trouvaient aux portes de Périers. Je l’ai rarement entendu se vanter de ses faits de résistance. Pour lui la guerre c’était une belle connerie.

Madeleine & Marie Barbey

Madeleine & Marie Barbey

Madeleine était bonne cuisinière. Elle aimait beaucoup l’école et avait une belle écriture, mais de son temps il fallait travailler de bonne heure. Elle est donc devenue couturière comme sa mère avant elle. Elle aurait préféré poursuivre ses études.

Contrairement à mon grand-père, elle était très pieuse. Sa tante Victorine était religieuse à l’Abbaye de St Sauveur le Vicomte.

De ma grand-mère, je me souviens d’une femme douce de santé fragile qui travaillait sans rechigner. J’ai su plus tard qu’elle était d’une nature anxieuse.

Un jour je me suis étonnée qu’il n’y ait aucune photo de leur mariage. Normal en fait, ils se sont mariés en catimini à minuit à la mairie contre l’avis de Raphaël Barbey, le père de ma grand-mère !
Grand-mère tu m’as donné tes mains.

Je me souviens…

de la grande maison que mon grand-père avait construite avec ses ouvriers,
de ma grand-mère et de ma tante en train de faire la vaisselle dans un très grand bac à même le sol dans la cuisine de la grande maison,
de la grande salle à manger qui paraissait immense,
de l’atelier (un grand hangar contenant les machines à bois de mon grand-père) où travaillait mon grand-père et mon oncle Michel (mon parrain),
de l’odeur de la sciure de bois, le bruit des machines et les morceaux de bois que mes soeurs et moi nous récupérions pour en faire des meubles pour nos playmobils,
du gigantesque et très bel escalier en bois que mon grand-père avait fait lui même avec son tour. (en fait cet escalier n’avait rien d’immense mais avec mes yeux d’enfant, il était très imposant)
de mon grand-père et de mon parrain partant à la chasse. (Mon père à également chassé) Pour eux c’était un sport, un loisir,
des fleurs de ma grand-mère,
de la petite maison que mon grand-père avait fait construire pour y vivre avec ma grand-mère à côté de la grande maison,
de mon cousin Yannick avec qui je jouais lorsque l’on se retrouvait chez eux,
des tableaux de mon père que mes grands-parents avaient exposé dans leur salle à manger,
du vieux poste de tsf qui trônait dans la salle à manger,
des petits gâteaux que ma grand-mère nous offrait quand on venait, beaucoup plus tard ils seront accompagnés d’une bonne dose de Monbazillac servi par mon grand-père ! ;-D
Alors que j’avais dans les 17 ans environ, ma grand-mère me dit un jour qu’elle ne mettait pas de produit ménager pour laver sa vaisselle parce que ça polluait. Elle préférait laver tout de suite à l’eau très chaude. (Peut être rajoutait-elle du savon de Marseille, il y en avait à côté) A l’époque j’avais trouvé ça original et étrange et sa remarque m’avait interpellée. Maintenant on ne parle plus que de ça alors qu’il y a longtemps qu’elle est décédée !! Elle avait un temps d’avance ou tout simplement une dose de bon sens ! Maman m’a expliqué que lorsqu’elle était enfant ses parents faisaient de même. Ils lavaient à l’eau chaude et sans produits ménagers. Les vitres étaient frottées au papier journal de l’époque et ça marchait très bien.