Motivations généalogiques

Mais pourquoi la généalogie
t’intéresse-t-elle autant ?

Texte écrit en 2001 et toujours d’actualité.

Cette question m’a souvent été posée et on ne comprend pas vraiment mon intérêt pour ce recensement de personnes décédées.

De la curiosité à la passion

Malgré une ascendance 95% normande (jusqu’à maintenant), je suis née et ai vécu en Ille et Vilaine près de Rennes pendant plus de 16 ans. Suite à des problèmes familiaux, ma mère est revenue vivre près de sa famille dans la Manche. Moi je ne connaissais pas grand chose du Coutançais, je n’arrivais pas à m’intégrer car très attachée à la région Rennaise.
Vers 18 ans j’étais déjà attirée par la généalogie (étude sur les familles de pharaons, génétique) comme j’étais pensionnaire au lycée de Saint-Lô (50), je me suis renseignée à la mairie de la ville et on me découragea en me disant que quasiment tout avait été détruit pendant les bombardements et l’incendie de Saint-Lô durant la seconde guerre mondiale et que ce serait long et difficile ! Quand je pense que les Archives Départementales se trouvaient à deux pas de mon lycée… Que de temps perdu. Bref ne surtout pas croire tout ce que l’on vous dit et voyez par vous même.

Quand on perd ses grands-parents c’est une partie de notre enfance qui s’envole, ne reste que les souvenirs.

Pourquoi le faire maintenant alors que je vis dans la région parisienne (Ndlr : plus maintenant) et que j’ai moins de temps (enfants, travail) ? Tout simplement parce que trois de mes grands-parents sont partis alors que je ne savais quasiment rien sur eux : leur vie, leur enfance, leurs parents…

Je ne fais pas de généalogie pour moi seule, je le fais également pour ma famille mais aussi pour mon dernier grand-père qui a maintenant 96 ans.(*) J’ai retrouvé une partie de sa famille que de vieux secrets avaient laissé dans l’obscurité et l’espace d’un week-end il redécouvrit le lieu où son père était né et où les siens avaient vécu.

Grâce à la généalogie, j’ai éradiqué une légende tenace sur notre patronyme qui n’a rien de grec, mis à jour de petits secrets de famille et retrouvé des cousins que personne ne connaissait.

Autour de moi, ma famille s’est intéressée à ces recherches et on a ainsi retrouvé des trésors dans des greniers (vieilles photos, portraits faits à la main, des anecdotes de famille)

Révéler et réveiller

Mais le plus beau, c’est de mettre en lumière tous ces gens qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui, de les faire renaître une deuxième fois, qu’ils soient chiffonniers, domestiques, artisans, charpentiers, laboureurs, d’origine noble, enfants naturels ou abandonnés, toutes ces personnes qui étaient oubliées de tous et qui font partie de nous. Je les aime tels qu’ils sont.

Plus j’avance, plus je m’enracine

Cela m’a beaucoup apporté moi qui me sentais mi-bretonne mi-normande, j’ai complètement retrouvé mes racines.

Je vadrouille de mairies en mairies et redécouvre en même temps les lieux (voir les maisons quand elles existent encore) où vécurent les miens. Du coup, je redécouvre la Manche et apprends à l’apprécier. C’est franchement très agréable de se balader ainsi surtout quand il fait beau ! (Ne riez pas !)

Sainteny, le berceau, le nid

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que Sainteny, le lieu où ma mère avait choisit de revenir vivre dans la Manche et où j’ai vécu moi-même plusieurs années, est au centre d’une bonne partie de cette ascendance normande tant maternelle que paternelle !

Lorsque j’ai débuté mes recherches, en regardant les papiers de famille que maman avait en sa possession, j’ai vu avec surprise que sa grand-mère paternelle Marie Levillain(**) était née à Sainteny. Une fois à la mairie, en feuilletant les registres, j’ai découvert avec surprise des DEMEAUTIS sur plusieurs pages et sur plusieurs registres ! Ce jour là dans l’après-midi, je devais voir mon père et mon grand-père dans une commune à 20 minutes de là. Je leur ai fait part de ma découverte et là mon grand-père nous dit « Oui mon père est né à Sainteny et il était enfant naturel ! » Mon père est tombé des nues, quand à moi j’étais aux anges. J’y suis retournée aussitôt et cette fois j’étais armée de mon appareil photo ! C’est comme cela que tout à commencé.

Piquée par la curiosité, j’ai fini par étudier Sainteny de 1622 à 1750, éplucher tous les registres, les retranscrire et étudier toutes les familles que j’ai pu trouver. Si vous avez de la famille sur Sainteny, n’hésitez pas à me contacter.

L’entraide

Ce que l’on retrouve souvent en généalogie, c’est l’entraide, sur les forums, les listes d’échanges, les salons dédiées à la généalogie, sur des sites. Tous ceux qui pratiquent la généalogie sur le long terme sont des passionnés et quoi de plus passionnant que de la partager et d’échanger.
Les connaissances acquises au fil du temps permettent d’en faire profitez les autres.
De mon côté je préfère transmettre les bases de la généalogie, des études abouties, des outils, des conseils, mes transcriptions d’actes et des sources fiables plutôt que des recherches déjà faites sans explications  même s’il m’arrive de le faire. Imaginez-vous en train de faire un puzzle et que quelqu’un arrive et le fasse à votre place. C’est nettement moins amusant.

* (J’ai écrit ce texte en 2001, mon grand-père nous a quitté en 2003 et fut inhumé le jour de Noël, à 98 ans. Un « sapré p’tit bonhomme ! » bâtisseur, résistant et plein d’humour que je salue ainsi que tous mes grands-parents qui me manquent tant.)

** (Maman a l’habitude de dire en rigolant qu’elle a deux grand-mères : Marie Levillain et Marie Legentil ! Marie Legentil était une grand-mère par alliance et la 2e épouse de son grand-père. J’adore cette anecdote.)