Naissance de la Nouvelle Bretagne Ve au IXe

D’après la lecture de « Histoire de la Bretagne et des Pays Celtiques » aux éditions Skol Vreizh

Suite aux invasions germanique pendant trois siècles en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), les Bretons se replient vers l’Ouest. Certains Bretons acceptèrent la tutelle anglo-saxonne et après une période d’esclavage, retrouvèrent leur liberté. Naissance du peuple anglais. L’Ouest de l’île, là où les Bretons s’étaient réfugiés, le Devon, la Cornouaille (KER-NEW) et le Pays de Galles conservèrent une population celtique homogène.

Immigration, Nouvelle Bretagne

Mais nombre de Bretons quittèrent leur pays et prirent la mer en direction de la Galice (Nord-Ouest de la Péninsule Ibérique). La majeure partie d’entre eux trouvèrent refuge en Armorique et y fondèrent une nouvelle Bretagne.

Les Bretons s’imposèrent en Armorique et intégrèrent les populations déjà en place.
En arrivant en 476, ils trouvèrent une terre pauvre et dépeuplée suite à la décadence et disparition de l’Empire romain. Cette nouvelle Bretagne, qui avait déjà une racine celtique, ressemble beaucoup à la patrie qu’ils venaient de laisser derrière eux. Les bretons étant déjà christianisés, on ne peut assimiler cette immigration à une invasion barbare. Ils rencontrèrent peu d’opposition parmi la population armoricaine sauf à Vannes qui leur résista. Ce n’est qu’en 579 que la ville tomba entre leurs mains.

A partir de la toponymie, on peut définir les lieux où s’établir les Bretons. Les noms de ces lieux commencent généralement par PLOU (peuple désigne les paroisses primitives), GWIK (désigne le bourg), TRE (désigne des hameaux écartés) ou LAN (désigne un monastère, un ermitage autour duquel s’est implanté un groupe de maisons).

Les clans bretons

Les clans bretons quittant la Bretagne (actuelle Angleterre) se reconstituèrent assez fidèlement en Armorique et reconstituèrent trois royaumes dont la frontière de l’ensemble s’arrêtait juste avant la ville de Rennes et peu après Vannes :
– les Domnonii recréèrent une Domnonée : côte nord de la péninsule (Léon, Trégor, Goelo, etc.). Souverains connus : Conomor ou Kynvawr, roi de la Domnonée insulaire et armoricaine ; Judicaël, monarque pieux qui finit ses jours dans un monastère vers 650.
– les Cornovii : créèrent une nouvelle Cornouaille (Kerne). Souverain connu : Gradlon, roi d’Is, fondateur du royaume.
– Waroch, chef breton en s’emparant de Vannes en 579, fonda le Bro-Waroch (Bro-Ereg)

Unification

Le proche voisin de la Bretagne était le Royaume franc qui s’était peu à peu morcellé et affaibli. L’accession au trône de Pépin-le-Bref en 752 et la réunification du Royaume franc incita les Bretons à s’unifier afin de conserver leur indépendance. Malgré la taille imposante de leur proche voisin, les Bretons ne se soumirent pas et restèrent en marge de la monarchie universelle.

Un des premiers chef bretons fut Morvan qui refusant de se soumettre fut tué lors d’une intervention militaire en 818. Wiormarc’h lui succéda et fut assassiné par les hommes de Lambert, comte de Nantes. A la suite de quoi le pouvoir franc s’imposa sur un court laps de temps.

Nominoë, chef breton

Louis le Débonnaire, afin de faire règner la paix, nomma à leur tête Nominoé, un prince Breton, qui devait fidélité à l’Empereur et agir pour le compte de l’Empire franc.

Nominoé favorisa la colonisation bretonne et l’expansion du territoire dans le sud. A la mort de Louis le Débonnaire en 840 l’Empire se disloqua et Nominoé en profita rendre à la Bretagne son indépendance (victoire à Ballon, près de Redon en 845. Nominoé continua à agrandir le territoire breton et s’empara de la Marche de Bretagne. Conquis Rennes et Nantes. Il continua sa progression et envahit l’Anjou et le Maine.
Seul la mort l’arrêta à Vendôme en 851.

le Roi Erispoë

Après sa défaite en 851, Charles le Chauve dut négocier avec Erispoë, fils de Nominoë. Au traité d’Angers, ce dernier fut reconnu roi et les possessions des pays de Rennes, Nantes et Retz lui furent accordé. En échange de quoi, Erispoë accorda sa fidélité à Charles le Chauve.
Ce qui n’empêcha pas Erispoë de s’emparer l’année suivante du Comté de Craon qui était comme une petite principauté indépendante appartenant au comte Lambert.
Erispoë fut assassiné en 857 par Salomon (Salaun), prince breton et proche cousin, jaloux de sa puissance qui prit la tête d’une conspiration contre lui.

le Roi Salomon

Salomon, devenu roi, s’empressa d’accroître son territoire en concluant des alliances avec tous les ennemis de Charles le Chauve y compris les Vikings. Suite au traité d’Entrammes conclu avec Charles le Chauve, Salomon en échange d’un tribu, obtient le pays « entre deux eaux », c’est à dire compris entre Sarthe et Mayenne. Allié aux Normands, Salomon dévasta de nombreux territoires francs. En 867, Charles le Chauve renonce au tribu et lui laisse le Cotentin, Jersey et Guernesey.
La puissance de Salomon fut sa perte. En 874, certains nobles dont Pascweten son propre gendre et Gurvant gendre d’Erispoë, ne supportant plus son autorité, conspirèrent contre lui et le firent assassiné près de La Martyre depuis renommé en Merzer Salaun.

Partage du royaume

Gurvant, comte de Rennes : le Nord
Pascweten, comte de Vannes : le Sud
Tous deux entrèrent en lutte, qui fut reprise par leur fils Judicaël et Alain.
Le pays s’appauvri et devint la proie des Vikings. Les Normands s’installèrent et établirent de véritables colonies sur l’estuaire de la Loire, à l’embouchure de la Vilaine, sur les côtes du Morbihan.

le Roi Alain Le Grand

Après le décès de Judicaël en 888, Alain se fit reconnaître roi de tous les Bretons.
Enfin rassemblés, ils chassèrent les Normands lors de la bataille de Questembert en 888.
Alain fut surnommé le Grand.

A la mort d’Alain, le pays se retrouva morcelé en de nombreuses seigneuries gouvernés par Gourmaëlon, comte de Cornouailles, un homme faible. La Bretagne redevint alors une terre de pillage pour les Vikings.

Invasions Vikings

En 911, traité de Saint-Clair-sur-Epte où Charles le Chauve attribua la basse Seine à Rollon. Son fils et successeurs Guillaume Longue Epée conquis en 933 le Cotentin et les îles Jersey et Guernesey qui appartenaient alors aux Bretons.

Nantes, Vannes, etc. furent pillées, les monastères dévastés. Seigneurs, évêques et moines s’enfuirent à l’étranger avec leurs reliques.
Les foyers de résistance facent aux invasion Vikings furent : Rennes avec le comte Béranger, Guérande, Alet, etc.

le Roi Alain Barbetorte

Alain Barbetorte, petit-fils d’Alain le Grand, quitta l’Angleterre où il avait été élevé suite à ces troubles, et débarqué en Bretagne en 936. Au bout de deux ans, il repousse les Normands.
A partir de là et pendant six siècles la Bretagne sera reconnue comme une nation incontestée et indépendante.