Thérèse-Françoise de CHOISEUL STAINVILLE est née le 8 décembre 1766 à Paris et fut mariée le 6 avril 1782 à l’âge de 16 ans à Joseph GRIMALDI fils cadet d’Honoré III GRIMALDI, prince de Monaco.
De cette union naquirent trois filles :
- Honorine née le 22 avril 1784,
- Athénaïs née le 22 juin 1786
- Delphine née le 22 juillet 1788 morte jeune.
Observez les jours de naissance… Elles sont toutes nées le 22.
Thérèse-Françoise fut décapitée sur l’ordre de Fouquier-Tinville à l’âge de 26 ans et laissa deux orphelines âgées de 10 et 8 ans.
Elle fit partie des dernières victimes de la Terreur. A une journée près, elle aurait eu la vie sauve.
Note concernant la photo : n’ayant pas trouvé de peintures qui conviennent, j’ai repris l’image que l’on trouve un peu partout sur internet. Je ne peux pas citer la provenance exacte avec certitude, peut être provient-il du site Madame Guillotine où on trouve cette image dans l’était initial où je l’ai trouvé, je n’en ai aucune certitude. Ce site est en anglais et bien documenté. C’est une photo numérisée où l’on voit par transparence le texte au verso. J’ai donc nettoyé cette image, ajouté un filtre sépia, modifier la forme et ajouter un cadre de la même époque pour donner une impression de douceur et créer un semblant de miniature. Par conséquent cette oeuvre n’existe pas mais si vous le souhaitez vous pouvez copier cette image (uniquement pour un usage non commercial).
Concernant son identité ou son prénom, on trouve plusieurs versions : Françoise-Thérèse, Marie-Thérèse de Choiseul, Thérèse-Félicité ou encore Thérèse-Françoise… Elle est bien souvent appellée la princesse Joseph de Monaco ou Grimaldi-Monaco également Madame de Monaco.
L’histoire de cette jeune femme est si touchante, si dramatique qu’elle pourrait donner lieu à la réalisation d’un film, tout comme celui qui fut consacré à la vie de Marie-Antoinette. Je ne comprends pas qu’à Monaco ils ne lui rendent pas plus d’hommage. Je n’ai rien vu, ni lu à son sujet lors de ma visite au palais princier de Monaco. D’ailleurs on y trouve de nombreux portraits mais malgrès l’audio-guide, il y a très peu d’informations concernant les personnes qui ont marqué l’histoire de la principauté. On ne trouve pas non plus de boutique contenant des ouvrages culturels sérieux à la sortie de ce lieu. Ce sont pourtant des femmes comme elle qui peuvent redonner de l’éclat à l’image ternie de la principauté.
Ci-dessous vous trouverez des extraits d’ouvrages d’époques, témoignages de ses pairs. (Ils sont consultables en ligne sur Google-Book ou Gallica) Certains divergent quelque peu concernant les détails de cette triste histoire mais tous sont unanimes pour reconnaître en elle une belle jeune femme blonde courageuse et honnête et parler d’elle en des termes très flatteurs.
Dans la seconde partie (« Histoire du Tribunal Révolutionnaire de Paris » par H. Wallon) vous pourrez lire la transcription de sa dernière lettre adressée à Fouquier-Tinville. Cette lettre qui lui coûtât la vie.
« Biographie moderne, ou Dictionnaire historique de tous les hommes morts et vivans qui ont marqué à la fin du 18e siècle et au commencement de celui-ci, et surtout dans le cours de la Révolution française, par leurs vertus, leurs talens … » P. J. Besson, 1806 vol. 4
« STAINVILLE (T.-F.) Femme du prince Joseph de Grimaldi-Monaco, née et domiciliée à Paris, âgée de 26 ans, fut condamnée à mort le 8 thermidor (veille de la chûte de Robespierre), comme conspiratrice, par le tribunal révolutionnaire. Cette jeune femme, mise en arrestation chez elle, en sept. 1793, s’échappa d’abord de Paris, erra quelque temps dans les campagnes, rentra ensuite dans la capitale, fut arrêtée de nouveau et traduite devant le tribunal révolutionnaire. […] On ne savoit lequel admirer davantage de la grâce, de la décence ou du courage sublime avec lesquels elle marcha à la mort. »
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« Mémoires sur le dix-huitième siècle et la révolution françoise »
Par Stéphanie Félicité Genlis (comtesse de) vol. 3 1825
page 207 :
L’infortunée princesse Joseph de Monaco étoit aussi à ce voyage 1
1 Mademoiselle T.-F. de Choiseul Stainville avoit, très-jeune, épousé le prince de Grimaldi Monaco. Elle sortit de France dans les premiers jours de la révolution, et ne tarda pas à y rentrer. Arrêtée deux fois, la première elle fut un moment relâchée, la seconde elle parvint à s’évader. Bientôt l’asile où elle s’étoit retirée fut découvert. Traduite au tribunal révolutionnaire et condamnée à mort, elle refusa de racheter sa vie au prix d’un mensonge. On lui avoit conseillé de se dire enceinte ; mais, séparée de son mari depuis deux années, cette déclaration devenoit un outrage et l’aveu d’un manque de foi. la princesse de Monaco, jeune et belle, préféra l’échafaud à la honte, dans un temps où l’on ne rougissoit par même du crime. Née en 1767, elle avoit vingt-six ans alors.
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Biographie universelle, ancienne et moderne; ou, Histoire, par ordre alphabétique: de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes
Auteurs Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud
Éditeur Michaud frères, 1821
vol. 29 Original provenant de l’Université de Californie
Numérisé par Google-Book le 5 fév 200
T.-F. de CHOISEUL-STAINVILLE, princesse de GRIMALDI, fille du maréchal de Stainville, nièce du duc de choiseul, ministre, naquit à Paris, en octobre 1767. Douée de beaucoup d’avantages extérieurs et de qualités attachantes, elle fut mariée très-jeune au prince Joseph de Monaco, qui était le second fils du possesseur d’une petite souveraineté d’Italie. Elle avait émigré ; mais elle rentra de bonne heure en France, où étaient restés ses enfants. On vint l’arrêter en vertu de la loi des suspects du 17 septembre 1793 : le motif allégué était qu’elle portait sur elle une somme très -considérable. Le comité révolutionnaire de sa section lui promit de la laisser chez elle avec des gardes, et n’en renvoya pas moins la chercher, peu de temps après, pour la mener dans une maison d’arrêt. Elle parvint à s’évader, mais ne tarda pas à être saisie et constituée prisonnière. ayant été condamnée à mort le 8 thermidor an II, elle écouta sa sentence avec calme et sérénité. Une heure avant que la princesse de Monaco parût devant ses juges, on lui avait fait entendre qu’en se déclarant grosse, elle pourrait se sauver. Ne pensant qu’à ses deux filles qui restaient sans soutien, elle se prêta un instant à cette ruse ; mais comme il y avait longtemps qu’elle était éloignée de son mari, elle ne voulut pas devoir la vie à un mensonge qui l’aurait dégradée à ses propres yeux. une lettre qu’elle écrivit à Fouquier-Tinville, décida sa perte. Au moment d’aller à l’échafaud, elle demanda du rouge, de peur que la nature ne l’emportât, et qu’un instant de faiblesse ne fit douter du courage dont son ame était remplie. En même temps elle brisa avec vivacité un carreau de vitres, hacha par morceaux ses beaux cheveux blonds, les adressa à ses enfants, et marcha ensuite à la mort avec dignité. On prétend que dans la fatale charrette, elle dit au peuple qui accourait : « Vous venez nous voir mourir ; il fallait venir nous voir juger. » La feinte qu’on lui avait conseillé d’employer au tribunal révolutionnaire eût été probablement inutile. Cependant trente heures plus tard une révolution nouvelle survint : les affreux attentats d’une tyrannie de quinze mois furent dévoilés ; et quoique le retour complet à des idées de justice et de modération fût encore bien éloigné, on ne vit plus guère, à dater du 9 thermidor, que le sang des démagogues couler sur l’échafaud.
« Histoire des salons de Paris »
Par Laure Junot Abrantès (duchesse d’) vol. 1 – 1837
p. 93 :
Arrêtée d’abord en 98, elle obtint de rester chez elle avec des gardes ; elle s’échappa et sortit de Paris… elle erra plusieurs mois dans la campagne… Enfin, sa malheureuse destinée lui inspira la volonté de rentrer dans Paris… Elle fut arrêtée de nouveau, et cette fois condamnée à mort !… La malheureuse jeune femme écrivit à ce monstre à face humaine, à Fouqier-Tinville, en lui disant qu’elle était enceinte, espérant par cet innocent mensonge sauver sa vie… Le tigre ordonna le supplice… La veille de sa mort… la princesse de Monaco voulant laisser à ses deux fille un souvenir parlant de cette heure cruelle, coupa ses magnifiques cheveux blonds et les leur envoya. Comme on lui refusait des ciseaux, et qu’elle n’avait aucun instrument tranchant, elle cassa un carreau de vitre dont elle se servit !… Au moment d’aller à l’échafaud, elle craignit de paraître pâle et demanda du rouge.
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Elle eu deux filles, l’une est la duchesse de Louvois, femme du pair de France, et l’autre la belle marquise Renée de la Tour du Pin, dont le mari est membre de la chambre des députés.
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Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Fran%C3%A7ois_de_Ferri%C3%A8res-Sauvebeuf
« Fille du maréchal de Stainville, Melle de Choiseul dont la mère était détenue dans un couvent par ordre du clan choiseul, avait elle-même vécu dans un couvent avant d’épouser le prince Joseph de Monaco dont elle eut plusieurs enfants qui étaient encore en bas âge au début de la Révolution. Emigée en Italie où Mme Vigée-Lebrun la rencontra, la princesse revint en France et fut arrêtée une première fois. Sous le coup d’un nouveau mandat d’arrêt, elle se cacha, mais, découverte, elle fut envoyée à Sainte Pélagie sous le nom de la citoyenne « Caroline Monaco ». Elle fut transférée aux Anglaises où on vint la chercher le 8 thermidor an II pour comparaître au Tribunal. Son exécution retardée de vingt-quatre heures, eut lieu place du Trône, au moment où, à l’Hôtel de Ville, les Robespierristes étaient arrêtés. »
divers sites :
http://www.versailles.org.uk/cute_revolutionaries/francoise_de_choiseul/
http://madameguillotine.wordpress.com/category/princesse-de-monaco/
http://www.popso.it/xxupload/99_elzeveri_01_big.pdf
http://www.archive.org/stream/lesfemmesenceint00billuoft/lesfemmesenceint00billuoft_djvu.txt